Notre histoire

L’aventure Emmaüs à Bourg en Bresse dès 1970 commence par les camps de jeunes, récupérant avec des bénévoles, chiffons, meubles, vêtements. Un grand bric à brac est organisé à la vieille poste, ouvert au grand public chaque samedi.

Devenue une communauté itinérante dans les locaux du bon repos, elle s’organise, fouille caves et greniers et récupèrent divers objets remis en vente.

Le produit des ventes sert à accueillir des personnes errantes dans un local prêté par la mairie, puis cet argent est affecté à la construction du FAR (Foyer d’Accueil et de Reclassement).

L’Abbé Pierre pose la 1ère pierre en 1974, le Foyer ouvre ses portes 2 ans. En 1975 l’Abbé Pierre rencontre les fondateurs de la communauté itinérante pour fonder une association de type 1901. Elle deviendra l’Association des Amis et des Compagnons Emmaüs de l’Ain.

Située rue Lazare Carnot, elle a pour but de gérer la communauté des chiffonniers d’Emmaüs de Bourg tant sur le plan matériel que sur le plan humain, dans l’esprit définit par le manifeste universel du mouvement voté en 1964 : « servir en premier le plus souffrant et agir pour que chaque homme puisse vivre, s’affirmer et s’accomplir dans l’échange ».

Le 30 octobre 1975 les statuts de l’association sont signés par le préfet de l’Ain.
Le 1er responsable est nommé et Mr FAVRAT est élu président. L’effectif des compagnons varie entre 20 et 25. Compagnons, responsable et amis travaillent ensemble. On appelle les chiffonniers d’Emmaüs pour se débarrasser de bouteilles, papiers, cartons, chiffons, vêtements, ferraille, vieux objets.
Avec leurs camions, aidés ponctuellement par des camps de jeunes en collaboration avec différentes mairies, les chiffonniers sillonnent le département de l’Ain. Chaque samedi le bric à brac attire de nouveaux clients.

Les compagnons plus ou moins jeunes sont en rupture de société, peu importe de savoir pourquoi : une des règles et de faire abstraction de leur passé. La vie en communauté n’est pas une vie d’assisté mais une existence d’Homme Debout, valorisée par son travail, récompensée par une allocation. C’est à ce titre que consultés en 2009, les compagnons refusent de percevoir le RSA.</em><em>Le compagnon accepte le travail, certaines règles (pas d’alcool). Il est libre de partir dès qu’il le souhaite. La communauté accueillera toujours celui qui frappe à sa porte : c’est sa vocation, sa raison d’être aujourd’hui, demain et nous l’espérons après demain.

En 1978 c’est la création de SOS Familles Emmaüs (prêts sans intérêt pour les familles démunies) soutenue financièrement par la Communauté.En 1980, un partenariat est établi avec le Secours Catholique et permet la création de Tremplin (centre d’accueil et de réinsertion) et la Halte de Nuit en 1986.

La solidarité locale continue, initialement par le biais du Centre Communal d’Action Social (CCAS) de chaque Mairie puis par celui du Conseil Général devenu Conseil Départemental.Des projets sont concrétisés avec d’autres associations :réveillon offert aux plus démunis avec Tremplin en 1998 à Bourg, vente de solidarité réalisée en 2000 et 2003 avec les associations d’Oyonnax sont les bénéfices financent les vacances des enfants des familles défavorisées ;ramasses et vente avec les jeunes de l’aumônerie de Montrevel, vente délocalisée à Pont de Veyle. Création de nouvelles filières de recyclage : D3E, textile, bois création d’EVIRA et EMRA,En 2014, Le projet de Recyclerie contribue à faire valoir notre savoir-faire en matière de collecte et de réemploi, au côté notamment des associations TREMPLIN et AINTER SERVICES. Il aura mobilisé de nombreuses heures de travail et de réflexion

Le partenariat augmente et se diversifie au fur et à mesure des années.

En 1983, la communauté déménage aux Prés de Brou à Bourg en Bresse. Un bail emphytéotique de 25 ans est signé avec la mairie et le conseil général attribue une subvention pour effectuer les travaux. Les compagnons sont logés au foyer ALATFA.Les salles de vente ont une superficie de 850 m2 qui s’avèrent vite insuffisants.

En 1991 la communauté déménage à nouveau et vient s’installer à Servas tout en gardant les salles de vente à Bourg. La propriété de Servas a été achetée par l’UACE, fédération à laquelle l’Association appartient.Les réhabilitations importantes réalisées rendent le cadre de vie des compagnons plus accueillant.

La salle dénommée « WEBER », inaugurée le jour de la dernière Assemblée Générale 2014, a été d’une grande utilité dès sa mise en fonctionnement. Aujourd’hui salle de vente des jouets, elle a servi de réfectoire jusqu’en avril 2014 date de réception des travaux post-incendie

En 2008, l’association fait le choix d’avoir deux co-responsables, Karine et Dominique. L’équipe sera complétée par une salariée locale Chafia en 2015.En 2010, les compagnons, responsables, bénévoles et citoyens se sont indignés de l’éloignement du territoire français d’une famille fort bien intégrée au sein de la communauté et dans le village. Les témoignages militants nous aident à rappeler que selon la déclaration Universelles de Droits de l’Homme, toute personne a le droit de circuler librement, de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat, et que devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays. Depuis l’électrochoc de cette arrestation au sein de la communauté nous avons renforcé notre engagement auprès du Collectif Solidarité Migrants.Le bâtiment des salles de vente de Pennessuy n’offrant plus une image digne d’Emmaüs en termes d’accueil, de sécurité, de vétusté. Une commission composée des membres du trépied, a étudié la question et proposé un lieu de vente alternatif au cœur de la ville de Bourg-en-Bresse qui a ouvert le 14 mai 2014.Le projet de réhabilitation de Pennessuy a été abandonné à la suite des grandes difficultés pour obtenir le permis de construire, le sur enchérissement du devis et les inquiétudes grandissantes sur sa rentabilité. Cet abandon a été voté lors de l’AG du 27 juin 2014.En 2009 le mouvement Emmaüs vit sa 60<sup>ème</sup> année d’existence. Ces soixante années sont ponctuées par un texte de loi donnant un statut aux Compagnes et Compagnons, texte rendu applicable par le décret du 14 juillet 2009. Le mouvement voit ainsi son modèle communautaire reconnu. En 40 ans, nous avons partagé des moments de convivialité, de tristesse de par le décès de plusieurs compagnons et bénévoles, d’amertume (incendie du tri en 2002, du foyer en 2013), d’espoir toujours renouvelé de par les respects des valeurs.

Valeurs insufflées par son Fondateur l’Abbé Pierre.

Que ce 40 anniversaire soit bien entendu une fête, mais aussi un élan de solidarité humaine tourné vers demain, vers les autres, vers ceux qui souffrent, vers ceux qui seront encore sans toit, mal logés ou sans travail.Rédigé pour la rencontre Communautaire du 25 septembre 2015, dans le cadre des 40 ans de la communauté.

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